Herpès génital : l’essentiel à savoir sur cette infection

Alors que ses effets semblent moins apparents ou passent inaperçus dans la majorité des cas, l’herpès touche actuellement plus de 20 % de la population sexuellement active en France. Sur les 2 millions de personnes infectées, plus de 80 % ont contracté la maladie suite à des rapports non protégés avec des personnes chez lesquelles le trouble est asymptomatique. La transmission mère-enfant ne concerne que très peu d’individus. Quoi qu’il en soit, l’herpès est certainement l’une des MST les plus courantes de nos jours et constitue l’une des principales causes qui favorisent la propagation du VIH. La maladie peut être génitale ou labiale selon la manière dont elle se manifeste. Dans cet article, on se focalisera surtout sur l’aspect génital.

herpes genital

Les causes de la maladie

L’herpès génital est dû au HSV (Herpes Simplex Virus). Celui-ci peut être du type 1 ou du type 2. Cependant, dans tous les cas, il va causer une infection sexuellement transmissible et récidivante qui va affecter les organes génitaux aussi bien chez l’homme (pénis et testicule) que chez la femme (vagin, vulve, col de l’utérus). Il arrive également que le virus soit présent au niveau de certaines régions du cops notamment les cuisses, l’anus et le périnée.

Selon les statistiques, cette MST touche en général les jeunes individus qui sont au tout début de leur vie sexuelle. La transmission se fait alors par contact avec les muqueuses durant les rapports sexuels. Mais même s’il n’y a aucune pénétration, la contagion peut résulter d’un simple contact avec les lésions herpétiques. Dans la majorité des cas, la maladie est assez difficile à déceler dans la mesure où le virus est dormant et qu’il peut se réveiller à tout moment. Toutefois, le fait que le HSV n’est pas capable de survivre assez longtemps en milieu extérieur réduit les risques d’infection indirecte (à la piscine, aux toilettes ou autres). Pour finir, la transmission peut éventuellement se faire de la mère à l’enfant. On enregistre actuellement 20 cas par an en ce qui concerne ce mode de contamination.

Qu’en est-il des symptômes ?

Manifestation d’une primo-infection au HSV

symptome herpes genital femmeLes symptômes de l’herpès génital se manifestent en général 7 à 21 jours après le contact infectant. S’il s’agit d’une primo-infection au HSV, les signes seront tout de suite très apparents. Chez l’homme, le virus va causer une inflammation de l’urètre ainsi qu’une balano-posthite (inflammation du gland et du prépuce). Chez la femme, les infections comme la cervicite et la méatite sont assez révélatrices. Cependant, les cas de vulvo-vaginite aiguë fébrile sont les plus courants. Bien sûr, il arrive que la MST soit asymptomatique, mais sans pour autant être moins transmissible.

La crise ou l’herpès génital sous sa forme la plus grave

symptome herpes genital hommeSi elle n’est pas traitée dès sa première apparition, la maladie va s’aggraver et évoluer en une crise qui va impacter considérablement le système immunitaire. Les éruptions cutanées vont apparaître sous forme de petites vésicules groupées remplies d’un liquide transparent. La personne commence à souffrir d’un malaise ou même d’une forte fièvre.

Les vésicules vont par la suite éclater pour laisser place à de douloureuses lésions suintantes. Ces dernières vont se répandre sur toute la région de la vulve, la zone anale et l’entrée vaginale chez la femme. Chez l’homme, le sillon balano-préputial, le gland et le fourreau seront les principales zones infectées. À ce stade, l’herpès génital peut être accompagné d’adénopathies. L’achèvement de la crise se manifestera par l’apparition des croûtes qui vont couvrir les érosions.

La récidive

La récidive peut se définir comme une deuxième (et chaque prochaine) manifestation de la maladie. En effet, après la crise, les symptômes herpétiques n’apparaîtront plus chez 50 à 70 % des personnes infectées. Chez d’autres, la MST se déclenchera à cause de divers facteurs dont notamment le stress ainsi que tout autre trouble infectieux. La période de récidive se caractérise par la formation de plaies qui vont mettre beaucoup à se cicatriser. Chez la femme, les cloques porteuses de virus peuvent se former profondément dans le vagin et sur le col de l’utérus en plus des lésions situées sur les zones citées un peu plus haut. Chez l’homme, des boutons douloureux peuvent apparaître au niveau des testicules.

Dépistage et traitement

Comment dépiste-t-on l’herpès génital ?

L’herpès génital devrait être dépisté dès sa première manifestation. En effet, il sera plus facile de limiter les effets de la maladie, si la personne infectée a pu consulter un médecin dès les premières apparitions des signes symptomatiques. Le dépistage peut se faire grâce à un prélèvement (ou frottis) local. L’analyse du liquide va permettre au spécialiste d’identifier le virus. Dans certains cas, une prise de sang ou un examen médical spécifique est nécessaire pour déceler la présence de l’HSV, notamment en cas de grosse ou si l’infection n’est pas apparente.

Comment soigner l’herpès génital ?

Aucun traitement définitif n’a été découvert pour le moment pour soigner l’herpès génital. Les personnes atteintes de cette MST peuvent être considérées comme des porteuses à vie. Toutefois, il est possible de soulager les symptômes, de favoriser la cicatrisation des lésions et de réduire les risques de transmission grâce à différents médicaments.

Il faut savoir que le virus peut demeurer très longtemps à l’état latent dans les ganglions lymphatiques et se manifester à tout moment (c’est ce qui rend d’ailleurs difficile l’utilisation d’un vaccin). Les traitements médicaux existants se résument actuellement à l’administration, par voie systémique, de substances antivirales qui vont réduire les effets de la maladie. Les antiviraux peuvent être associés à des antidouleurs ou antalgiques classiques s’il agit d’une primo-infection. En cas de récidive, le médecin recommandera un traitement continu qui sera espacé de quelques semaines afin d’évaluer l’efficacité de la médication. Des antidouleurs plus efficaces seront également préconisés.

En ce qui concerne la transmission du virus, différentes mesures doivent être prises pour réduire efficacement les risques de contamination. Tout contact avec les plaies doit être évité (s’il faut appliquer des gels ou autres produits, se laver fréquemment les mains à chaque fois qu’on a touché les lésions). L’idéale serait aussi de s’abstenir de toute relation sexuelle même protégée pour éviter une éventuelle contagion.